13 juillet 2011 Ln Arnal 4Comment
Cet article est le 1 e de 10 dans la série Rêver du futur avec la Science-fiction
Temps de lecture estimé : 4 minutes

Après la visite d’un musée-parc sur les dinosaures, j’ai forcement revu Jurassic Park. Et quel meilleur film que celui-ci pour parler du clonage d’animaux et en particulier d’espèces disparues!

Reconstitution d'éclosions dans d'un nid de dinosaure (cc by sa nc LnArnal)
Reconstitution d’éclosions dans d’un nid de dinosaure (cc by sa nc LnArnal)

Tout d’abord, qu’est ce que le clonage et comment le réalise-t-on? Le clonage est un mode de reproduction où il n’y a pas de recombinaison génétique. L’individu en résultat est le double génétique parfait de son parent. C’est le cas chez l’humain dans le cas des vrais jumeaux issus de la scission en deux d’un embryon. Cet exemple montre bien que génétiquement identique, le clone n’est pas la copie parfaite de l’original. Il est important de noter que si on pense souvent que le clonage est un artificiel, il existe dans la nature. C’est le principale mode de multiplication des êtres unicellulaires et il existe également chez les plantes (par des rejets ou par des stolons). Cependant, ce type de reproduction semble inexistant chez les animaux au-delà du stade de l’embryon.

Schéma du clonage artificiel animal
Schéma du clonage artificiel animal

Pour réaliser un clone d’un individu, il faut une cellule de celui-ci. On récupère le noyau de la cellule, car il contient l’ADN qui nous intéresse. On insère ce noyau dans un ovocyte (cellule sexuelle femelle). Un embryon se développe alors et on l’introduit dans une mère porteuse. Le bébé qui nait ainsi est un clone imparfait. Il n’est la réplique que de l’ADN se trouvant dans le noyau (celui qui contient le plus de gènes) mais possède l’ADN mitochondrial provenant de l’ovocyte.

Alors peut-on recréer une espèce disparue par un clonage? Théoriquement plus ou moins. Si on a une cellule avec un noyau en bon état, il est alors possible d’utiliser la technique du clonage en utilisant l’ovocyte et une mère porteuse d’une espèce proche. Pratiquement ça n’a jamais été fait mais c’est sérieusement envisagé pour le mammouth laineux. Néanmoins un des obstacles de taille est le faible taux d’embryon viable.
Mais le principal problème est d’obtenir l’ADN d’une cellule. Dans le cas du mammouth, il est possible qu’il existe des cellules suffisamment bien conservé dans les individus qui sont retrouvés congelé. De plus, leur génome est en grande partie séquencé. Il serait possible de le recréer artificiellement également. Reste que la technique actuelle créerait un être hybride entre l’éléphant et le mammouth et qu’il faudrait créer un clone male et une femelle pour espérer créer une nouvelle espèce (qui ne serait pas forcement viable à long terme). Bref ce n’est pas demain la veille qu’on reverra des mammouths sur terre.

Pour les dinosaures, le problème est beaucoup plus simple. L’ADN n’est pas conservé dans les fossiles. C’est pour ça que les scientifiques du film utilisent de l’ADN dans un insecte embaumé dans l’ambre. S’il est possible de retrouver de l’ADN dans l’ambre, il s’agit toujours de morceaux très fragmentaires. Il serait impossible d’en avoir assez pour recréer l’ADN complet d’un dinosaure.
Là encore, le film propose une solution. Compléter ces fragments d’ADN avec ceux d’une grenouille. Je ne comprends toujours pas pourquoi puisque les grenouilles ne sont pas des sauriens comme l’étaient les dinosaures. Il serait plus simple d’utiliser les oiseaux qui sont les descendants direct des dinosaures (simple hypothèse dans le film, c’est vérifié scientifiquement à l’heure actuelle). De plus, les fragments d’ADN retrouvé ne sont pas nécessairement toutes les différences entre les deux génomes. De ce fait, l’embryon, s’il est viable, ne donnera pas un dinosaure mais un hybride surement plus proche des oiseaux que d’une espèce de dinosaure. Bref on est loin de pouvoir ouvrir un parc avec des dinosaures vivants.

Si le film reste de la fiction, sa base scientifique est solide. Encore une fois Michael Crichton était un très bon conteur. Et la mise en image d’une de ces histoires par Steven Spielberg donne un film magnifique. Les effets spéciaux n’ont pas pris une ride et le film montre son âge que par les costumes et les connaissances scientifiques.
Je reviendrais surement sur cette série de films bientôt car il y a beaucoup de chose à en dire.

Pour aller plus loin, je vous propose d’écouter le numéro 21 de podcastscience qui parle justement du clonage de mammouth et de l’ADN mitochondrial. C’est une excellente occasion pour découvrir podcastscience si vous ne les connaissait pas déjà. Je vous propose de regarder une conférence TED du paléontologue américain Jack Horner qui explique comment transformer un poulet en « pouletosaure » ci-dessous en VOST.

Mise à jour du 24 mars 2015 :

Je vous invite également à voir la page d’Arte-future sur les espèces disparus que l’on veut recréer et la série de conférence TED autour de la desextinction.

Logarithme népérien

Jurassic Park, 1993
Réalisé par Steven Spielberg
Avec Sam Neill, Jeff Goldblum, Laura Dern…
Long-métrage américain
Durée : 02h02min

Note perso :

Note perso

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La note des lecteurs :
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Et voici la bande-annonce en VOST de la ressortie en 3D

4 thoughts on “Jurassic Park : Clonage de dinosaures

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