9 juillet 2013 Ln Arnal 0Comment
Temps de lecture estimé : 4 minutes

Il est préférable d’avoir vu le film Phénomènes de Night Shyamalan avant de le lire. Pour lire les partie floutées (qui contiennent l’élément clé du film), il suffit du cliquer dessus.

L’histoire de phénomènes étranges et non-expliqués nous tiens en haleine tout le long du film. Aidé par une image magnifique et une tension palpable, le film nous entraine durant une heure et demie dans son univers.


Maintenant entrons dans le cœur de cet article. A la fin du film, les héros comprennent que les suicides et les meurtres sont dus aux végétaux qui face à des groupes d’humains de moins en moins nombreux libère une substance neurotoxique. Les végétaux se vengent ainsi de la pollution liée aux activités humaines. Vous trouvez ça un peu gros ?
Vous voyez les végétaux comme des êtres inertes ? Que nenni. Mais aujourd’hui nous parlons uniquement de leurs sens (on parlera de leur déplacement une autre fois). Et oui les végétaux perçoivent leur environnement et s’y adapte.

Le touché
Comme les animaux (et tous les êtres-vivants), les plantes ont une perception mécanique des pressions exercé contre elles. Cette sensibilité est ce qui permet aux plantes carnivores de se refermer sur leurs proies. On l’observe très bien sur Mimosa pudica. Mais elle existe chez toutes les plantes et repose sur les membranes cellulaires. Ces membranes disposent de différents canaux qui permettent la circulation de matières. Ils ont un rôle important dans la communication entre cellule et ont une action de régulation de l’expression de certains gènes. Par un simple effet mécanique, si cette membrane subit une pression, certains de ces canaux se refermeront modifiant les gènes exprimés dans la cellule. Ce mécanisme est similaire à celui observé chez les animaux.

Pour pouvoir piéger la mouche, cette plante carnivore doit sentir son poids.

La « vue »
Les plantes sont capables de percevoir la lumière réfléchit par des plantes voisines. Elles «adapteront» leur croissance pour éviter d’être en trop grande concurrence pour la lumière (c’est un processus non-conscient). C’est ainsi que des plantes font plus de feuille d’un côté que de l’autre qui serait ombragé par une autre plante. Dans le même type de perception, les plants de blé sont capable de détecter s’ils sont plus grands que leurs voisins (ainsi que la perception du vent). Cette capacité permet d’éviter de dépasser de trop ses voisins et être plus vulnérable. Il en résulte que les épis de blé d’un champ ont une hauteur très homogène.

Tous les épis de blé ont presque la même hauteur. Aucun ne dépasse vraiment
Tous les épis de blé ont presque la même hauteur. Aucun ne dépasse vraiment

La posture
Certaines plantes ressentent la gravité par le mouvement de bille d’amidon à l’intérieur de leurs cellules. Ces billes se déplaçant dans un milieu visqueux. Elles ne bougent pas lors de mouvement brusque (coup de vent, passage d’un animal). Ainsi la plante pourra pousser à la verticale même si le sol est en pente. Mais plus encore les plantes doivent s’adapter à leur poids et la croissance de certaines parties. Pour cela elles doivent percevoir sa posture et l’ajuster de façon fine à l’aide de la pression interne des cellules, de bois qui se rétracte… De la même façon que l’on corrige de façon inconsciente notre posture pour garder l’équilibre.

La communication entre plantes
Au vu du film, c’est cette aptitude qui nous intéresse le plus. Oui les plantes communiquent entre elles. Enfin entre individus de la même espèce. Cette communication repose sur des molécules chimiques dispersés dans l’air (et donc au vent). L’exemple le plus célèbre est l’acacia. Ces arbres se font brouter en particulier par des antilopes. Lors qu’un individu se fait brouter, il commence à produire des toxines qui rendent ces feuilles toxiques et de l’éthylène qu’il émet. L’éthylène est alors perçu par les autres acacias alentour qui se mettent alors à produire des toxines comme s’ils avaient étaient eux-mêmes broutés. Pour contrer ce phénomène, les antilopes remontent le vent pour rencontrer des arbres qui n’ont pas été averti.

Pour la capacité à entendre les sons, les scientifiques ne l’excluent pas mais n’en ont pas encore une confirmation. Bref les plantes sont loin d’être aussi inerte qu’on le pense bien souvent.

Finalement dans le film phénomène, le plus improbable n’est pas que des plantes libèrent des neurotoxines lorsqu’elles perçoivent des humains mais le fait que cette communication est inter-espèce (comme si les végétaux n’étaient pas extrêmement variés) et que ce soit tout d’un coup. Ce genre de capacité serait soumis à la sélection naturelle (voire même humaine). Il est alors peut probable que tous les végétaux soient capable de libérer ces neurotoxines et que cela apparaisse subitement.

Logarithme népérien

Source :
Les plantes sont sensibles aussi bien aux informations extérieures qu’à celles, intérieures, qui les renseignent sur leur état. Entretient publier dans Dossier de Pour la Science n°77 octobre-décembre 2012.
Pour en apprendre plus sur les plantes insolites

Phénomènes (The Happening) 2008
Réalisé par M. Night Shyamalan
Avec Mark Wahlberg, Zooey Deschanel, John Leguizamo …
Nationalité américaine et indienne
Durée 1h 30min

Note perso

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La bande annonce

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