10 novembre 2017 Ln Arnal 1Comment
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Aimant les films des créateurs de Wallace et Gromit, ayant le personnage de Darwin et avec des voix d’acteur.rice.s d’exception, Les Pirates Bon à Rien, Mauvais en Tout était un film pour moi. L’intrigue repose sur l’espèce de l’oiseau de compagnie du capitaine pirate. Il s’agirait du dernier dodo en vie alors que l’espèce est considérée comme éteinte. A l’heure actuelle, nous sommes confrontés à une disparition de nombreuses espèces. Il nous semble un de nos devoir de limiter ces disparitions. Mais comment savoir si une espèce disparait ? Faut-il empêcher les espèces les espèces de disparaitre ?

La rencontre de Darwin, Capitaine Pirate et le dodo © Sony Pictures

Il est estimé que plus de 99% des espèces ayant un jour existé sur Terre aurait disparue. Devant ce chiffre énorme, il est important de relativiser. Tout d’abord, l’histoire évolutive de la vie terrestre est longue (3,8 milliards d’années), ensuite de nombres espèces ont subies des pseudo-extinctions en laissant des espèces filles. Néanmoins de nombreuses formes de vie ont disparue. Il suffit de voir la faune de Burgess pour s’en rendre compte. Et si la vie a connue des périodes où la diversité a explosé, il y a aussi eu des périodes de grandes extinctions. Il y a eu 5 extinctions de masses dont la plus célèbre est celle Crétacé-Tertiaire marquant la fin du règne des dinosaures. Elle n’est pas la plus destructrice est celle du Permien-Trias avec 95 % de la vie marine qui disparaît ainsi que 70 % des espèces terrestres (plantes, animaux).
Même à l’échelle de l’espèce humaine, de nombreuses espèces ont disparu, en particulier les mégafaunes. L’augmentation de l’activité humaine et l’exploitation de la biodiversité ont eu un impact sur les espèces qui vivaient à côté. Pendant longtemps, les humains ne se sont pas vraiment aperçus de ces disparitions, à cause de l’amnésie écologie (voir la vidéo ci-dessous). Même si des actions ponctuelles de protections de certaines espèces ont existé depuis très longtemps comme sous le règne d’Ashoka, en occident, il faut attendre le 19e siècle pour voir les formes militantes et organisés de cette protection. Et l’étude scientifique de la conservation des espèces ne se développe qu’à partir du milieu du 20e siècle. Il maintenant relativement bien admit que l’humain est à l’origine de beaucoup de disparition d’espèce actuellement et nous cherchons donc à limiter notre impact sur l’environnement.

Il faut néanmoins de bonnes définitions et des moyens d’évaluer la disparition de ces espèces. A l’heure actuelle, ce sont les définitions de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) qui sont principalement utilisées. Cet organisme publie régulièrement la tristement célèbre liste rouge des espèces. Outre pour savoir si l’espèce est disparue ou non, l’UICN a mis en place une échelle pour évaluer les risques d’extinction d’une espèce mais aussi d’évaluer au fil du temps la « santé » de l’espèce selon qu’elle passe d’une catégorie à l’autre. L’évaluation repose sur le nombre d’individus de l’espèce (ou son évaluation), leur maturité sexuelle, l’aire géographique où se trouve l’espèce et sa fragmentation (îlots où se trouvent les individus) et bien sûr l’évolution de ces données dans le temps. Outre le fait de permettre d’identifier la catégorie, cela permet de spécifier, par un codage, ce qui fragilise l’espèce pour pouvoir mener des actions de conservations adaptées.

Les différentes grandes catégories sont :

  • Espèce disparue (Extinct [EX])
  • Espèce ayant disparu de la nature et ne survivant qu’en captivité (Extinct in the wild [EW])
  • Trois catégories d’animaux en danger de disparition :
    – En danger critique d’extinction (Critically endangered [CR])
    – En danger (Endangered [EN])
    -Vulnérable (Vulnerable [VU])
  • Quasi-menacé (Near threatened [NT])
  • Préoccupation mineure (Least concern [LC])
  • Données insuffisantes (Data deficient [DD])
  • Non évalué (Not evaluated [NE])

Une espèce est déclaré disparue qu’une fois qu’il est certain que le dernier individu soient mort. Celui-ci peut donc être mort depuis un certain temps avant que l’espèce soit déclarée disparue. Un des grands problèmes de la liste rouge est que de nombreuses espèces ne sont pas encore évaluées, en particuliers pour les arthropodes (insectes) ou les végétaux. Néanmoins d’année en année, de plus en plus d’espèces sont évaluées, augmentant de fait le nombre d’espèces dans chaque catégorie. Cela peut donner l’impression que la liste rouge ne sert à rien. Elle a néanmoins permis de diminuer le risque d’extinction de certaines espèces.

La taille des différents catégorie de la liste de la liste rouge en 2016 par Karanrajpal123 (Own work) [CC BY-SA 4.0], via Wikimedia Commons

Pour protéger une espèce, il faut identifier les facteurs qui sont responsable de son déclin. Ils peuvent être variés comme la prédation, la disparition ou la pollution de l’habitat. D’autres facteurs sont bien connu mais moins intuitifs comme le morcellement des habitats qui peut isoler des groupes d’individus les uns des autres et ainsi avoir un impact négatif sur la variabilité génétique des individus. L’arrivée d’espèces étrangères au milieu peut introduire de nouvelles maladies, parasites ou tout simple une compétition pour les ressources… De plus, l’espèce est menacée le plus souvent par plusieurs facteurs plus ou moins lié.
L’identification de ces facteurs n’est pas toujours suffisante car la source peut être liée à d’importantes nécessités humaines (transports, alimentation…). Il y a alors un conflit manifeste entre les intérêts des espèces menacés et les intérêts des humains (ou de certains humains). Il est alors plus difficile de mettre en place des systèmes efficaces pour la survie des espèces et il en résulte souvent des compromis plus ou moins adaptés. Dans certains cas, une partie des solutions sont totalement dépendante des humains comme les zoos et leurs systèmes de reproductions pour favoriser la diversité génétique.
A l’opposé, la présence de certaines espèces symbolique et la volonté de les protéger, comme le panda, a un impact bénéfique sur les autres espèces qui habitent dans le même milieu. En effet, une des actions les plus importantes pour protéger une espèce est de protéger le milieu naturel où elles vivent et donc sa faune et sa flore. Ce phénomène se nomme les espèces parapluie puisque tel cet objet, elles protègent celles qui se trouvent dessous. L’espèce parapluie permet alors de sensibiliser les décideurs et les populations à favoriser la sauvegarde de l’espèce et de son environnement. L’espèce ne protège pas tant par son rôle dans son écosystème que comme emblème de celui-ci.

Au-delà d’un simple instantané de l’état de santé des espèces, la liste rouge de l’UICN est une bonne base pour des actions de protection. Ces dernières ne sont pas simples à mettre en place car elle s’oppose souvent aux activités humaines. Néanmoins certaines espèces emblématiques permettent de parler de ces problèmes et mettre en avant des initiatives diverses. Mais faut-il forcement empêché ces disparitions ? Cette question est plus une question éthique. Peut-on et doit-on faire revivre des espèces disparues ? Comment les espèces évoluent et apparaissent ? Tant de questions auxquelles les réponses seront apportées dans de futurs articles.

Pas tout compris ? Tu as des remarques ? Une erreur s’est glissée dans le texte ? N’hésite pas à laisser un commentaire, j’y répondrais avec plaisir.

Pour aller plus loin :

Le site de l’UICN
Et les critères d’évaluation des espèces

Avis et note de Sciences au Cinéma :
Adapté à un public enfantin, le film a un humour de situation et visuel important. Il recèle tout de même de nombreuses références culturelles pour tous les âges. Il y a de vrai choix de mise en scène créant un vrai suspense de façon visuel. L’histoire est relativement complexe mais si elle reste simple à suivre, ne prenant ainsi pas les spectateurs pour des idiots. Le film est ainsi un bon divertissement familial et intelligent. Il peut tout à fait servir de point de départ pour faire découvrir aux plus jeunes des éléments historiques, scientifiques et culturels.

Les pirates ! Bons à rien, mauvais en tout (The Pirates! Band of Misfits), 2012
Réalisé par Peter Lord, Jeff Newitt
Avec les voix d’Edouard Baer, Caterina Murino, Hervé Grull…
Nationalité Américain, Britannique
Durée 1h29

La bande annonce en VF

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One thought on “Les Pirates Bon à Rien, Mauvais en Tout et les espèces en voie d’extinction

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