14 mars 2010 Ln Arnal 2Comment
Temps de lecture estimé : 3 minutes

Cet article a été réécrit, je vous invite donc à lire la version la plus récente.

Cette année les films ayant pour sujet le nazisme ont la côte : Inglorious Basterds récompensé à Cannes et aux Oscar pour la prestation de l’acteur autrichien Christoph Waltz (il m’a donné des frissons tellement c’était excellent), La Rafle sort en ce moment et Le ruban Blanc de Michael Haneke a reçu la Palme d’or. Ce dernier est moins explicite car il relate plus l’éducation de la génération qui élira et suivra Hitler que des actes du Troisième Riech. Ce n’est pas nouveau et il existe pléthore de film à propos de nazisme. La plupart préfèrent montrer l’héroïsme des résistants plutôt que de réfléchir à comment les allemands ont pu laisser de telles atrocités arriver?

Un film montre la prise de conscience d’un citoyen autrichien face à cette barbarie. C’est La liste de Schindler. Dans ce film, on voit un homme d’affaire opportuniste s’enrichir sur le dos des prisonniers juifs avant d’essayer d’en sauver le plus possible, après avoir été témoin des atrocités commises dans le ghetto de Cracovie et dans le camp de Płaszów. Ce film est tiré d’une histoire vraie… Mais qu’en est-il des autres qui ont laissé faire?

La science s’est posé cette question et une expérience de psychologie de Stanley Milgram donne une explication assez… surprenante. En effet cette expérience démontre que l’être humain se soumet très facilement à l’autorité et, tant qu’on lui en donne l’ordre, peut commettre à peu près n’importe quoi.

L’expérience en deux mots : des volontaires sont payé pour vérifier de l’efficacité de punition (décharge électrique) dans l’apprentissage. Ce sujet doit infliger des chocs électriques de plus en plus forts à un apprenant. Il est supervisé par un expérimentateur qui le pousse à continuer bien que le choc est de plus en plus fort et devient dangereux. Rassurez-vous les apprenants étaient des acteurs qui simulaient les chocs.

Image provenant de wikipédia sous licence Creative Commons

L’expérimentateur (E) amène le sujet (S) à infliger des chocs électriques à un autre participant, l’apprenant (A), qui est en fait un acteur. La majorité des participants continuent à infliger les chocs jusqu’au maximum prévu (450V) en dépit des plaintes de l’acteur. (Image par Paulr provenant de wikipédia sous licence Creative Commons)

Les résultats sont surprenants : 65% des volontaires allaient jusqu’à des doses maximales de choc électrique. Quand l’autorité est absence, ce taux descend à 20% mais quand le sujet dit simplement si la réponse est bonne ou non, ce taux monte à 92,5% (le plus haut taux observé). Même lorsque le volontaire n’est que spectateur, bien qu’il désapprouve toujours verbalement, 68,75% des volontaires ne quittent pas la pièce ou ne s’interposent pas physiquement.

Si cette expérience vous intéresse, Milgram a sorti un livre la relatant : La soumission à l’autorité. Et surtout France 2 diffuse « le jeu de la mort » le 17 mars où l’expérience est reprise. Mais cette fois l’autorité est la télévision et le résultat est encore plus éloquent 81% allant jusqu’à « administrer » les doses létales.

Cette expérience démontre que l’humain est capable du pire si on lui en donne l’ordre. Nous ne sommes donc absolument pas à l’abri de re-commettre des atrocités dans un cadre « légal ». Il reste que La liste de Schindler est le seul film, à ce jour, à m’avoir fait pleurer. Il est aussi magnifique et peut compter dans les grands films de Spielberg.

Logarithme népérien

La liste de Schindler (Schindler’s List), 1993
Réalisé par Steven Spielberg
Avec Liam Neeson, Ben Kingsley, Ralph Fiennes
Film américain
Durée 3h 15min

Note perso :

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La note des lecteurs :

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Et voici la bande annonce en vost

2 thoughts on “La liste de Schindler : De obéissance à l’autorité

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