18 novembre 2013 Ln Arnal 1Comment
Cet article est le 1 e de 3 dans la série Harry Potter et la génétique
Temps de lecture estimé : 4 minutes

Pour bien comprendre cet article, il est préférable d’avoir des bases de génétiques. Si vous ne les avez pas ou si elles ne sont plus très fraîches, je vous invite à les (re)découvrir là.

Cet article est le premier de trois. La saga Harry Potter est un tel succès que nombre d’enseignants l’utilise dans leur cours pour les rendre plus attrayant pour les élèves. La semaine dernière, Warner qui exploite la licence au cinéma a demandé la fin de l’utilisation du sorcier pour promouvoir un cours de grammaire. Si les universitaires l’utilisent dans leurs cours, certains liens peuvent paraître étranges comme celui entre les sorciers et la génétique.

Rien de mieux pour commencer une telle saga que de se pencher sur le premier opus Harry Potter à l’école des sorciers. Comme Harry, nous découvrons une société parallèle peuplé de sorciers. Harry découvre que lui-même est un sorcier et est le fils d’un sorcier et d’une sorcière. A Poudlard, il découvre la diversité des familles d’origine des sorciers britanniques.

Pièces d'échiquier

Ce que nous dis les livres

Dans le monde décrit par J. Rowling, il existe deux types d’humains : les moldus dépourvu de pouvoir magique et les sorciers. Ces deux populations peuvent parfaitement se croiser puisque nombre de sorciers ont au moins un parent moldu. On en déduit donc que moldus et sorciers sont de la même espèce (Homo sapiens). Leur seule différence est donc la présence de pouvoir magique. Cette différence est héréditaire et donc repose sur une base génétique. En effet, la grande majorité de sorciers ont au moins un parent sorcier. Néanmoins, il existe des sorciers dont les deux parents sont moldus (appelé né-moldu) et des moldus ayant deux parents sorciers (les cracmols). Les deuxièmes sont moins répandu que les premiers [1]. Il y a autant d’hommes sorciers que de femmes sorcière et leur puissance est indépendante de leur sexe. Cette caractéristique est non-liée au sexe et donc le gène sur une paire de chromosomes non sexuels (autosomes).

La génétique mendélienne

Le modèle génétique le plus simple est d’avoir un seul gène qui possède deux versions (ou allèle) dont l’une est dominante. C’est le cas des petits poids de Mendel qui sont vert ou jaune, lisse ou plissé. De plus J. Rowling a écrit elle-même que le caractère sorcier est donné par un allèle dominant. Alors est-ce possible ?

Postulons donc que l’allèle donnant les pouvoir magique (S) [2] et donc l’allèle ne donnant pas de pouvoir magique (m) serait récessif. Dans ce cas, tous les individus moldus possède forcement le génotype mm. Pour les sorciers, ils ont soit deux allèles SS soit une version de chaque allèle Sm. Dans cette configuration, on explique très assez bien que les sorciers aient facilement des enfants sorciers ou moldus. Si les deux parents sorciers sont Sm alors ils ont une chance sur quatre que leur enfants soit un moldus ou cracmol. Mais cela rend presque impossible la présence de né-moldus puisque les parents de ceux-ci sont forcement mm puisque se sont des moldus. Leurs enfants sont donc normalement tous mm. La seule explication est alors une mutation du gène mais la probabilité de ce genre d’événement est trop basse pour expliqué le nombre de né-moldus présent dans les livres. Si nous inversons la dominance pour que l’allèle moldu (M) soit dominant et l’allèle sorcier (s) soit récessif. Dans ce cas de figures les sorciers serait forcément ss et les moldus pourrait être Ms ou MM. Cette fois-ci, ce sont les cracmols qui ne serait pas expliquer.

Les généticiens ont alors fait appelle à la notion de pénétrance. Il s’agit du pourcentage de personne exprimant un phénotype avec un même génotype. Si la prénétrance de la magie n’est pas de 100% alors certaines personnes ss ne présenteraient pas de pouvoir magique et serait alors des cracmols si leurs parents sont des sorciers. Cela pourrait expliquer également la différence d’âge à laquelle les jeunes sorciers présentent les premiers signes de magie puisque la pénétrance peut évoluer avec l’âge.

Le film reste une bonne introduction à l’univers de ces sorciers malgré une approche quelque enfantine qui peut rebuter certains adultes. Cette critique peut également se poser pour le film suivant. Les deux sont assez fidèles aux livres.

Dans le prochain article de cette série, nous découvrons une possibilité décrite par une étudiante en biologie. En attendant je vous propose de lire mon article relatant ma visite des studios de la saga dans la banlieue londonienne.

Logarithme népérien

Sources/pour aller plus loin :
Lettre dans Nature
Les statues dans la société magique liée à l’ascendance

[1] Est-ce dû à la plus faible population de sorcier ou est-ce un événement qui proportionnellement est moins probable ? Il n’y a pas de réponse claire car s’il est décrit comme rare, Harry croise néanmoins deux cracmols et un troisième personnage est suspecté de l’être. Il y a par contre six personnages nés-moldus dont deux frères. Retour au texte

[2] Par convention, les allèles dominants sont indiqués par une majuscule tandis que les allèles récessifs sont indiqués par une minuscule. Le génotype de la personne est alors donné par l’accolement de l’abréviation des deux allèles qu’elle possède (un sur chacun des chromosomes formant une paire). Retour au texte

Harry Potter à l’école des sorcier (Harry Potter and the Philosopher’s Stone), 2001
Réalisé par Chris Columbus
Avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Watson plus
Nationalité Britannique & américain
Durée : 2h22

Note perso

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La bande annonce en version française

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