24 avril 2020 Ln Arnal 0Comment
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L’émergence d’un nouveau virus pose de nombreuses questions qui nécessite que la science apporte des réponses. L’urgence sanitaire les réclame toujours plus vite. Mais la recherche scientifique prend du temps. Elle se modifie donc pour répondre au mieux à ces conditions tout en gardant ses critères d’exigences.

Se baser sur des experts et les connaissances existantes

La première chose est une des bases de la science, se reposer sur les connaissances scientifiques déjà connues mais aussi sur l’expertise technique acquise par des équipes de chercheureuses. Ainsi, par exemple, l’équipe qui a séquencé le génome du virus est dirigée par Shi Zheng Li qui est une experte des coronavirus chez les chauves-souris ayant déjà travaillé sur le SRAS-Cov :

https://www.instagram.com/p/B_AQqEejAvd/

Mais les connaissances antérieures peuvent être limitées par les choix des recherches effectuées avant. Dans notre société actuelle, ces choix sont liés aux financements. On découvre avec plus ou moins effarement que des recherches sur les coronavirus ont dû être arrêtées faute de financement :

Si le Covid-19, responsable d’une pandémie, a été identifié à la fin du mois de novembre 2019 en Chine, d’autres coronavirus infectant les humains sont connus depuis bien longtemps. Les études se sont poursuivies sans interruption de leur découverte à aujourd’hui, malgré une baisse des financements publics.

L’ouverture de la recherche

Un autre point important est le partage rapide des connaissances. Pour cela, l’accès aux publications (et aux pré-publications) est importante. Or traditionnellement, les publications se font à travers des revues spécialisées qui sont payantes pour lae lecteurice (via un abonnement ou via un achat ponctuel). Mais depuis quelques années, il existe un mouvement pour « l’ouverture » de la science en rendant accessible les articles sans que lae lecteurice aient à payer.

Science ouverte ! Ce devrait donc être un pléonasme, mais cela fait des décennies que cela ne l’est plus. Comment en est-on arrivé là alors que pendant des siècles la communauté scientifique avait réussi à échanger, à s’organiser à travers de multiples réseaux ?

De fait, la crise de la Covid-19 démontre une fois plus l’importance de cette ouverture qui permet plus facilement les collaborations :

The pandemic is pushing us to make research more open, more efficient and more collaborative

Mais parfois, ces partages se font de façon illégale :

L’objectif du hacker nommé Shrine est simple : aider la recherche scientifique sur le coronavirus Covid-19. L’intéressé et son groupe ont utilisé une plateforme “peu recommandable” afin d’obtenir illégalement plus de 5 000 documents de recherche sur les coronavirus. Pour le groupe, rendre publique ces documents permet aux chercheurs ayant peu de moyens de ne pas avoir à payer afin d’y avoir accès.

Ne pas sacrifier la qualité à la vitesse

Mais cette accélération de la recherche ne doit pas se faire au mépris des règles de qualités ou d’éthiques indispensables. C’est particulièrement le cas dans la recherche d’un traitement ou d’un vaccin. Ceci se font via des essais cliniques :

L’éveil : les essais cliniques
L’éveil est un film peu connu bien qu’il réunit Robert De Niro et Robin Williams. Il adapte le livre du Dr Oliver Sacks et de son travail sur les séquelles neurologiques de l’encéphalite léthargique. Ces malades semblent figés et absents. Il découvrira l’effet presque miraculeux de la L-Dopamine sur ces malades, les ramenant à la vie. En présentant le point de vue du médecin, ce film permet d’appréhender la recherche appliquée en médecine, recherche méconnue du grand public sous le terme d’essais clinique ou recherche clinique. C’est donc l’occasion de mieux comprendre cette recherche essentielle à nos systèmes de santé.

Si pour l’instant ces essais se font à partir de médicaments déjà connus, ils ne sont pas moins nécessaires. En effet, l’histoire de la médecine nous a appris qu’il est important de ne pas passer outre cette étape (et de la réaliser correctement) :

Un autre point important qu’il ne faut pas sacrifier à l’urgence, c’est l’éthique qui recommande de faire aussi correctement ses essais :

Mais pas que pour ces essais mais pour toute la recherche autour de Covid-19 :

L’éthique et l’intégrité scientifique constituent-elles un luxe dont on pourrait, dans une situation aussi critique que celle dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, se passer ? Éléments de réponses dans cette analyse de Jean-Gabriel Ganascia, président du Comets, comité d’éthique du CNRS.

Enfin, il ne faut pas oublier que même rapide, la science repose sur la revue par les paires des articles. De nombreux résultats présentés dans la presse repose sur des pré-publications, à savoir des articles n’ayant pas encore passé cette relecture critique par la communauté. Sans invalider pour autant ces annonces, une certaine réserve devrait être de mise.

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