Pour finir la semaine, nous nous intéresserons à l’histoire de l’Inde et ses répercutions actuelles. Et on commence avec Jodhaa Akbar Ce film a été récompensé de 6 IIFA Awards (International Indian Film Academy qui récompensent depuis 10 ans les films indiens distribués internationalement) dont celle du meilleur film, meilleur acteur et meilleur compositeur.
Jodhaa Akbar raconte l’histoire de l’empereur moghol Akbar qui a épousé une princesse hindou et qui, pour conquérir sa femme, impose une grande tolérance religieuse. Pour comprendre les ressorts de cette question, il faut mieux connaitre l’empire des grands moghols. Cet empire apparait en 1526 et a pour capitale Agra (là où y a le Taj Mahal). Il est dirigé par une dynastie d’origine turco-mongole et s’étend au nord de l’Inde actuelle, au Pakistan et une partie de l’Afghanistan (voir la carte ci-dessous). Les plus grands empereurs de cette dynastie sont Bâbur (le tigre, le fondateur), Akbar (le grand, celui du film, petit fils du précédant), Sah Jahan (petit-fils du précédant, grand œcuménique et constructeur du Taj Mahal) et Aurangzeb (le fils du précédant, dernier grand moghol et fervent musulman).
Dans l’empire Moghol, les gouvernants sont de religion musulmane tandis qu’une grande partie de la population (en particuliers dans la partie sud de l’empire) est hindou ou d’autres religions. Les Grands Moghols ont alors alterné une politique soit œcuménique laissant une certaine liberté religieuse soit une politique plus ferme cherchant à convertir à l’islam les hindous. Akbar fut un grand défenseur de la première politique et a même abolit la Jiziya (impôt des terres musulmanes soumis aux non-musulmans seulement). Cette facette est bien montrée dans le film. A l’opposé, son arrière-petit-fils Aurangzeb fut d’un grand rigorisme religieux allant jusqu’à piller les temples hindous et cela conduira à de nombreuses révoltes et une grande instabilité dans l’empire.
Pour en revenir au film, il prône -comme tout bon Bollywood- l’amour et l’amitié entre les musulmans et les hindous. Comme tout Bollywood, il y a de la musique et de la danse et je reste une inconditionnelle d’Azeem O Shan, Shahenshah (voir la vidéo sous la bande annonce). Il est aussi un des films les plus chers avec un budget de 400 millions de roupies (un peu moins de 7 millions d’euros), des décors superbes et beaucoup de figurant. Mais il est loin de la vérité historique : l’épouse rajpoute n’est qu’une épouse parmi la longue liste d’épouses et de concubines d’Akbar. Il permet néanmoins de montrer le contexte politique de l’époque et les réponses apportées par Akbar (dont certains pourraient s’inspirer). Pour conclure, il est à Bollywood ce qu’est Ben Hur à Hollywood.
Logarithme népérien
P
.: Ce film est sorti en DVD en France avec une version française et une version sous-titré. Il est assez facilement trouvable.Jodhaa Akbar, 2008
Réalisé par Ashutosh Gowariker
Avec Aishwarya Rai, Hrithik Roshan…
Film indien.
Durée: 3h33
Note perso :
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La note des lecteurs :
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Et comme d’habitude, la bande annonce en vostf
Mais en plus la chanson Azeem-O-Shaan Shahenshah
Premier article autour de l’histoire de l’Inde, thématique pour finir le festival de Cannes et le centenaire du… http://t.co/HoIo13lwpT
Premier article autour de l’histoire de l’Inde pour finir le festival de Cannes et le centenaire du cinéma indien http://t.co/HoIo13lwpT