8 septembre 2017 Ln Arnal 0Comment
Cet article est le 3 e de 4 dans la série Sommes-nous seuls dans l'Univers
Temps de lecture estimé : 5 minutes

L’idée de base de Life : origine inconnue est la récupération d’échantillon de sol de Mars pour y rechercher des formes de vie. Pour éviter toute contamination de la Terre, les analyses se font à bord de l’ISS. Étant dans un film d’horreur, forcement rien ne va se passer comme prévu. Si nous sommes encore loin de ramener des échantillons de sol martien, c’est une mission future envisagée. Toutefois, ce ne sera pas tout de suite car nous n’avons pas encore la technologie pour ramener de tels échantillons sur Terre. Cela n’empêche pas les scientifiques de réfléchir depuis des années à la propagation de la vie par des corps célestes.

Hugh Derry étudiant l’échantillon martien (Copyright 2017 Sony Pictures Releasing GmbH)

L’hypothèse de la panspermie

L’hypothèse selon laquelle la vie serait venue de l’espace, la panspermie, est séduisante. Elle remonte à l’Antiquité et est proposé par Anaxagore. Elle est modernisée  par Hermann Von Helmholtz en 1878. Elle peut prendre différentes formes, d’une implantation de la vie par des extra-terrestres à l’apport de molécules nécessaire au vivant via les météorites. D’ailleurs seule cette dernière version est encore considérer par les scientifiques. Les autres versions sont trop coûteuses par rapport aux observations en biologie et en astronomie. En effet, il y a  une absence d’observation d’êtres vivants non-terrestre, en particuliers sur les météorites et l’existence d’un ancêtre commun à tous les êtres vivants assez jeune par rapport à l’âge de la Terre. Enfin, dire que la vie terrestre n’est pas apparu sur terre ne répond pas à la question de comment la vie est apparue.

Néanmoins l’hypothèse de la panspermie n’est pas totalement abandonnée et reste envisager dans l’idée d’un apport de molécules prébiotiques. Des études de météorites ont montrées que celles-ci contenaient des molécules nécessaires à la vie comme des aminoacides ou des nucléobases, les briques des protéines et de l’ADN/ARN réciproquement. Ces molécules se seraient formées dans l’espace lors de la formation du système solaire. Lors de cette formation, ces molécules auraient été exposées à la lumière ultraviolette des rayonnements stellaires. Cette lumière aurait alors favorisé une forme asymétrique (par rapport à une autre) de ces molécules expliquant l’utilisation systématique d’une certaine forme dans le vivant. Par exemple les acides aminés utilisés dans le vivant sont tous de la forme L (levogyre). Ces molécules seraient arrivées sur Terre via les météorites et se seraient combinés dans l’océan primordial pour donner naissances aux premiers êtres vivants. Mais d’autres météorites alors auraient pu ensemencer d’autres planètes comme Mars et l’apparition (et le maintien) de la vie serait dépendante des conditions physico-chimique de chaque planètes ou lunes.

Protection planétaires

Au-delà des molécules prébiotiques, la question de la survie de microorganismes dans l’espace se pose. Des expériences sont conduites depuis les années 1960  pour tester la survie de différentes espèces extrêmophiles dans l’espace et à l’entrée dans l’atmosphère. En 1969, la mission Appollo 12 ramène la caméra de la sonde Surveyor 3. Une étude trouve 50 à 100 bactéries  Streptococcus mitis, elles auraient survécu à 2 ans et demi sur la Lune (cette observation est maintenant contesté à cause de problème de stérilité pendant l’étude). Ces constats mènent à des mesures de stérilisations importantes de toutes les sondes qui sont envoyées sur d’autres corps célestes pour éviter leurs contaminations par la vie humaine. Par exemple les sondes Galillo et Cassini ont fini leurs courses en s’écrasant sur Jupiter pour éviter toute contamination possible de la lune Europe.

A l’opposé, la panspermie pose une autre question, celle posé par le film Life, comment protéger la Terre (ou d’autres astres abritant de la vie) des formes de vies venant d’autres astres ? Sans imaginer une forme de vie aussi prédatrice, la mise en contact de la vie terrestre avec une forme extra-terrestre peut avoir de conséquences importantes comme un effet pathogène ou une concurrence dans la biosphère entrainant la disparition d’espèces terrestres moins « efficace » d’un point de vue évolutif. Toutes ses questions de propagations de la vie dans l’espace et des contaminations inter-planètes sont prises très au sérieux et ils existent des traités internationaux et les agences spatiales ont toutes des protocoles et du personnel dédié à la protection planétaires.

Le président Nixon rend visite aux astronautes de la mission Apollon 11 qui sont confinés
Le président Nixon rend visite aux astronautes de la mission Apollon 11 qui sont confinés (domaine public)

Il serait simple de penser qu’une bonne façon de ne pas contaminer la Terre n’est de ne pas ramener d’échantillons. Mais cela a également ses limites. Si dans un premier temps l’exploration spatiale se fait à travers des robots, ceux-ci sont limités dans les observations et les expériences qu’ils peuvent mener. Une des solutions, pas encore possible techniquement, serait de ramener des échantillons sur Terre et de les analyser dans des laboratoires bien équipés. Les règles de sécurités seraient alors au minimum celles des laboratoires d’études d’agents pathogènes très virulents et mortels. Enfin se pose la question du retour de spationautes qui auraient été sur des corps célestes potentiellement porteur de vie. Cela s’est déjà passé avec les astronautes de la mission Apollo 11, les premiers à avoir marché sur la Lune. A leur retour sur Terre, ils ont passé 21 jours en quarantaine avant que la Lune ne soit déclarée stérile.

 

Si pour l’instant les agences spatiales font le maximum pour éviter de contaminer les astres potentiellement abritant de la vie, l’ensemencement de planète (ou de lune) est envisagé comme une étape d’une potentielle terraformation en vue d’une colonisation humaine. Cet ensemencement peut se faire par l’envoie de météorites vers des planètes ciblées portant des bactéries terrestre extrêmophiles. Dans une version, un peu plus technique et contrôlée, une sonde est envoyée sur la planète et crée par génie génétique une souche adapté aux conditions locales. Si ces techniques relève encore de la science-fiction, elles font l’objet de réflexions éthiques. Une des conditions communément admise est l’absence de vie sur les planètes avant l’ensemencement pour ne pas modifier la biodiversité de cet astre. Mais même ainsi, l’ensemencement (et au-delà la terraformation) sont vu comme une pollution et une contamination.

Pas tout compris ? Tu as des remarques ? Une erreur s’est glissée dans le texte ? N’hésite pas à laisser un commentaire, j’y répondrais avec plaisir.

Pour aller plus loin :

Le site de la protection planétaire de la NASA (en anglais)
La présentation de la protection planétaire par l’ESA (en anglais)
Un article paru sur The Conversation (en anglais)

 

Avis et note perso

Il s’agit d’un film de genre (horreur) avec un casting haut de gamme. S’il est honorable dans ses prétentions, son casting et la communication autour du film ont pu faire croire un film plus ambitieux. Il souffre également de la comparaison à la saga Alien (et en particulier au premier film). Il n’est pas vraiment original et s’oublie rapidement. Cela ne l’empêche pas d’être efficace et prenant. A noter tout de même un effort pour avoir un casting et des personnages divers réalistes pour une mission internationale.

Life : Origine inconnue (Life), 2017
Réalisé par  Daniel Espinosa
Avec  Jake Gyllenhaal, Ryan Reynolds, Rebecca Ferguson…
Nationalité américaine
Durée 1h44

 

La bande annonce en VOSTFR

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