De retour de mes vacances, j’ai eu le plaisir de découvrir les 3 épisodes de PodscastScience sur l’arbre du vivant (ici, ici et là). Du coup je ne résiste pas à écrire un article sur l’évolution avec un de mes films historiques préférés avec Master & Commander de l’autre côté du monde. Oui, ce film se déroule bien avant 1859 et donc avant la publication de L’Origine des Espèces de ce cher Darwin. Le chirurgien du bord, Dr Maturin, est un naturaliste. Il profite des haltes pour décrire les espèces d’animaux et de végétaux qu’il voit espérant trouver de nouvelles espèces. En cela, il est représentatif de nombre de naturalistes du XIXe siècle qui voyageait d’un bout à l’autre du globe, comme Darwin. Il est d’ailleurs aux anges aux Galápagos. C’est en effet archipel éloigné de tout continent ayant donc une faune et flore particulière (le mythe veut que ce soit là que Darwin eut pour la première fois l’idée de la sélection naturelle). Mais les obligations militaires l’oblige à quitter prématurément son paradis alors qu’il semble à deux doigts de comprendre le mécanisme de la sélection naturelle.
Mais je ne vais pas vous parler de sélection naturelle mais de mimétisme. C’est ce stratagème qu’il souffle au capitaine Aubrey pour surprendre les Français (dans le livre ce sont des Américains mais vu que ce sont eux qui font le film….). Ce stratagème consiste à se laisser aborder en se faisant passer pour un baleinier. Il présente pour illustrer son propos le phasme (voir la photo) qui ressemble à une branchette qui tremble comme l’une d’elles.
Ctenomorpha chronus (source wikimedia commons licence by sa)
Dans les années qui suivirent la publication de l’Origine des Espèces, Bates décrit un type de mimétisme, dit batésien. Il explique que des espèces non venimeuse coévolue avec des espèces venimeuses pour avoir une apparence semblable. Les prédateurs apprennent à ne pas manger et/ou éviter les espèces venimeuses. De même, ces mêmes prédateurs éviteront des individus qui y ressemble. Ces derniers seront favorisés et pourront donner une espèce qui sera très similaire à l’espèce venimeuse. C’est le cas entre le serpent corail (venimeux) et la couleuvre faux-corail (non-venimeuse).
Quelques années après c’est Müllerqui décrit un autre mimétisme. Cette fois, ce sont les espèces vénéneuses qui convergent (qui sont sélectionnés sur les mêmes critères). Ces espèces présentent les mêmes types de couleurs ou de formes que les prédateurs apprennent à reconnaitre comme signe de toxicité. Cela est favorable aux deux espèces puisque le prédateur apprend à éviter une seule apparence, un peu comme les panneaux de la route où un interdit est très souvent un panneau rond cerclé de rouge. C’est le mimétisme mullérien (les scientifiques ne vont pas forcement loin pour nommer les choses).
Enfin le camouflage est l’évolution de l’apparence d’une espèce pour ressembler à des éléments de son environnement. Les prédateurs ne distinguent plus alors leurs proies potentielles de l’environnement. Les phasmes en sont le parfait exemple.
Pour en revenir au film, il faut également reconnaitre que les bateaux de l’époque ont une certaine élégance. Rien que pour ça, le film vaut le coup alors avec des batailles et Paul Bettany en plus…
Logarithme népérien
Master and commander : de l’autre côté du monde (Master and Commander : The Far Side of the World), 2003
Réalisé par Peter Weir
Avec Russell Crowe, Paul Bettany…
Film américain
Durée : 2h 14min
Note perso :
La bande annonce et pour une fois en français