11 octobre 2013 Ln Arnal 2Comment
Cet article est le 5 e de 10 dans la série La vie des scientifiques sur (grand) écran
Temps de lecture estimé : 4 minutes

Voici un premier article autour d’une série et non un film, d’autres suivront.

Cet article est rédigé après le visionnage des deux premiers épisodes de la série. Elle pourra évoluer dans les prochains épisodes et/ou développer une approche légèrement différente.

A partir de ce soir (vendredi 11 octobre), OCS City diffuse la série Masters of sex, à peine une quinzaine de jours après la diffusion américaine. Cette série est l’adaptation de la biographie Masters of Sex: The Life and Times of William Masters and Virginia Johnson, the Couple Who Taught America How to Love de Thomas Maier. Il s’agit donc de l’histoire de William Masters (1915-2001) et à Virginia Johnson (1925-2013) qui étudièrent la physiologie lié aux stimulations sexuelle. Avec Kinsey, ils sont les pionniers scientifiques de la sexologie.

« Je veux simplement répondre à la question: qu’arrive-t-il au corps pendant les rapports sexuels » (c) Showtime

Si Kinsey fait une étude statistique sur les pratiques sexuelles des américains, Masters et Johnson s’intéressent aux réactions du corps. En tant que gynécologue spécialisé dans la fertilité, Masters se demande ce qui se passe avant la conception. Il cherche alors de comprendre comme le corps féminin et masculin réagissent lors des rapports sexuels. Pour cela, il doit amasser des données et des observations et c’est cette collecte qui est présentée dans la série, en tout cas dans ces premiers épisodes. Cette recherche permettra ensuite de soigner des dysfonctionnements sexuels tels que l’éjaculation précoce ou le vaginisme. Mais pour l’instant, la série présente l’intérêt des recherches que pour avoir de meilleures connaissances, leurs utilités n’est pas mise en avant.

Masters est dépeint comme un médecin froid et hautain. En opposition Johnson n’est pas encore une scientifique de formation (elle adhère néanmoins à la vision de Masters) et apporte une humanité et une chaleur dans les rapports entre Masters et les volontaires observés. S’il semble que ce soit la réalité, ils sont les stéréotypes de leurs disciplines respectives la médecine pour Masters et la psychologie pour Johnson. La première étant souvent vue comme sans émotions contrairement à la seconde.

Cette série décrit très rapidement les différentes étapes (enfin pour l’instant les premières) de la recherche scientifique. Masters est un médecin universitaire, il fait des recherches à côté de ses consultations et ses opérations. Lorsqu’il décide de chercher à connaître la réaction physiologique à l’excitation, il se lance directement dans les observations, on ne sait d’où lui vient les quatre phases de la réponse à la stimulation. Ces phases sont un des apports de ces études mais pour l’instant, on ne sait pas si c’est une hypothèse de travail ou un premier résultat de ses observations. D’autres mesures ne sont pas vraiment expliquées. Il y a des fils, des graphes, une caméra… Mais on ne voit jamais vraiment d’analyses des données ou leurs traitements. Bref ça ressemble à l’idée qu’on se fait d’une étude scientifique mais ce qui en fait une vraie n’est pas présenté.

De même, l’accord du doyen de l’université de poursuivre les recherches se fait lors de simples rendez-vous et de discussion de couloir. Masters ne présente à aucun moment ce qu’il veut faire précisément, il reste dans les grandes lignes ce qui est paradoxal vu le côté sulfureux de l’étude. D’ailleurs Masters dit lui-même que le scandale est l’étude et donc que rien autour d’elle ne doit être un scandale.

Si la série ne présente pas une recherche totalement réaliste, elle l’est plus sur le malaise à l’époque (et encore aujourd’hui) quand on parle de sexe de façon explicite. Pour cela, elle prend les plus grandes précautions et mais le plus de distance possible. Le scénario est basé sur des faits historique et des recherches scientifique. De même, bien que ce soit une série du câble américain et donc assez libre de montrer de la nudité, elle est loin d’être celle en présentant le plus. Bref comme Masters le disait, le sujet déjà assez scandaleux, il ne faut pas d’autre scandale. Finalement en plus de 50 ans, si nos connaissances sont plus importante (mais loin d’être encore complète), la sexologie reste un sujet compliqué d’étude ce qui peut sembler paradoxal par rapport à l’intérêt du public sur ces question (comme les livres de Kinsey ceux de Masters et Johnson sont des best-seller).

Au finale, la série est intéressante et prometteuse. Elle mérite d’être vue pour découvrir au moins les problème de la recherche en sexologie et son rapport amoral et le plus neutre possible (et du coup parfois qui semble froid) à la chose.

Logarithme népérien

Pour aller plus loin:
La recherche en sexologie sur wikipédia fait état des divers problèmes soulever par ce champ d’étude
Pioneering ‘Masters Of Sex’ Brought Science To The Bedroom interview en anglais de Thomas Maier le biographe de Mastres et Johnson
Masters of sex Showtime le site officiel de la série (en anglais) avec tout un tas d’anecdotes autour de la série et des connaissances autour du sexe à travers les ages.

Mise à jour du 22 octobre 2013

Après avoir vu quelques épisodes de plus, je tenais à revenir sur ce que la série montre de la recherche scientifique. En effet les mesures sont un plus expliquées. Cette explication est en fait diffuse, un peu à chaque épisode. Cela évite une cassure dans le rythme de la série.

Bref je ne peux que vous encourager à découvrir cette série.

Masters of Sex, 2013 (En production)
Créée par Michelle Ashford
Avec Michael Sheen, Lizzy Caplan, Caitlin Fitzgerald…
Nationalité américaine (Showtime)
Format 42 minutes

Note perso (pour l’instant)

Cool
Cool
La bande annonce de la saison 1 en VO:

2 thoughts on “La difficulté de parler de la chose

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